Saint Louis , la synagogue ( 2 éme partie )

Publié le par mavie-mespassions-alsace.over-blog.fr

 

 

 

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Saint Louis , la synagogue ( 2 éme partie )

 

 

Le Rabbin Schuler n’a pas connu la terrible catastrophe. Il s’est éteint au moment où sa communauté, sans cesse grandissante, avait atteint l’apogée de son développement. L’accroissement de la population juive, rapide et constant jusqu’en 1914, avait repris de plus bel après la réintégration. La synagogue réunissait un grand nombre de familles originaires de plus de vingt-cinq villages alsaciens différents, en tête desquels vient numériquement Hagenthal. Quelques familles arrivèrent d’Europe Orientale entre les deux guerres; quelques autres étaient venues d’Allemagne au temps de l’annexion.

 

 

 

Nombreuses par contre furent les familles juives allemandes qui se réfugièrent à Saint-Louis quand les nazis prirent le pouvoir Outre-Rhin. Pour accueillir les fugitifs, on mit sur pieds un "Comité pour les Réfugiés". A l’approche des fêtes d’automne 1933, la synagogue s’avéra trop petite, et l’on dut aménager un deuxième lieu de culte à l’école Léon Bourgeois, dans une salle mise à la disposition par la municipalité. On abandonna le projet de construire une maison communautaire, devant l’impérieuse nécessité d’agrandir la synagogue, ce qui fut réalisé en 1934. L’édifice agrandi, tel qu’il se présente encore aujourd’hui, comportait en annexe un oratoire d’hiver ; pendant plusieurs années jusqu’alors, la Communauté s’était réunie pendant la mauvaise saison, dans un local de sa société des jeunes Achvah.

 

Malgré les limites mises à l’établissement des nouveaux venus le long de la frontière, lorsqu’éclata la deuxième guerre mondiale et que la population ludovicienne fut évacuée, la Communauté Israélite de Saint-Louis était devenue l’une des grandes communautés d’Alsace. Monsieur Émile Jacob en était le ministre-officiant vénéré depuis 1910. En sa qualité de secrétaire, il en rédigeait le livre qu’il emporta en exode, et dans lequel il inscrivit brièvement la tragique réalité. Il termina sur ces mots : "Das elsässische Judentum hat oufgehört zu existieren (le judaïsme alsacien a cessé d'exister). Baume les Dames, 1 Sept. 1940. E. Jacob". Mais il se reprit, et, transformant le point final en une virgule, il ajouta: "wird aber mit G’. Hilfe wieder neu aufleben (mais avec l'aide de D.ieu il renaîtra à nouveau) ".

La prophétie de Monsieur Jacob s’est réalisée. Mais lui et son épouse ont péri en déportation. Leurs noms ont été gravés parmi tant d’autres sur un monument érigé au cimetière de Hégenheim à la mémoire des martyrs de la Communauté de Saint-Louis et de ceux des Communautés disparues de Hégenheim, Huningue, Sierentz et Uffheim.

 

St Louis Arche

Publié dans PASSION DE VOTRE VILLE

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